Débunk : 20% of Human Test Subjects Severely Injured from Gates-Fauci Coronavirus Vaccine by Moderna (Fort-Russ)
Je suis presque émue, c'est le premier article que je débunke sur ce blog et qui m'a été envoyé par quelqu'un ! Aujourd'hui, nous allons donc parler d'un article du journal Fort-Russ, intitulé CATASTROPHE : 20% of Human Test Subjects Severely Injured from Gates-Fauci Coronavirus Vaccine by Moderna.
Illustration de l'article de Fort-Russ |
Entrons tout de suite dans le vif du sujet.
I/ Ce que dit l'article
L'article est plutôt court : il possède un chapeau et deux paragraphes de développement.
Le chapeau nous explique que les résultats des tests du vaccin développé par le laboratoire Moderna contre le Covid-19 ne pourraient pas être plus mauvais. Il précise également que le développement de ce vaccin est principalement dirigé par Anthony Fauci et financé par Bill Gates, et qu'il s'appuie s'appuie sur une technologie expérimentale à base d'ARN messager (mARN).
Le premier paragraphe, quant à lui, expose ces fameux résultats : après avoir souligné que le laboratoire n'a pas réalisé de tests préliminaires sur des furets ou des primates, et qu'il n'a pas publié les résultats des tests sur les souris (ce qui est "suspect"), il explique que trois cobayes, sur les quinze ayant reçu la dose la plus importante du vaccin (250µg) ont souffert d'effets secondaires sérieux empêchant l'activité quotidienne normale et nécessitant une intervention médicale.
Enfin, dans le second paragraphe, l'article nous explique qu'avec un tel taux d'effets secondaires (20%), on compterait 1,5 milliard de personnes souffrant d'effets secondaires majeurs si le vaccin était administré à tout le monde. Après la petite phrase "c'est le seuil choisi par Gates pour mettre fin au confinement mondial", on apprend également que Moderna n'a pas expliqué pourquoi seuls huit des cobayes ont développé des réponses positives en termes d'anticorps. L'auteur de l'article juge cela dommage, car actuellement le seul moyen d'être immunisé au Covid-19 est de l'attraper.
II/ Quelques remarques générales
Bon. Le problème principal de cet article est qu'il ne cite pas ses sources. Néanmoins, après avoir fait quelques recherches, je pense que la plupart des informations qu'il relaie sont tirées du site de Moderna lui-même.
Je vous ai également épargné le ton extrêmement partisan de l'article (par exemple : "trois des quinze cochons d'inde" au lieu de "trois des quinze cobayes"), mais cela est revendiqué par le journal lui-même : il se définit comme un journal partisan, estimant que le journalisme objectif est une utopie. On peut ainsi lire, dans la section "About us" du site :
Journalism and news has always been the marriage of facts and narrative – facts do not speak for themselves, as what facts are presented always tells a different story.
III/ Les faits
Je n'ai malheureusement trouvé aucune information concernant d'éventuels tests sur des furets et primates de la part de Moderna. Toutefois nous aurons assez de matière avec le reste de l'article, car il livre une vision très déformée de la réalité concernant les résultats des tests sur les humains.
Commençons par une précision importante : les tests ont été réalisés sur trois cohortes de volontaires, toutes trois comportant quinze volontaires. A la première cohorte, on administrait une dose de 25µg, à la deuxième, une dose de 100µg, et à la troisième, une dose de 250µg.
A. Les effets secondaires
Le seul effet secondaire constaté sur les deux premières cohortes concerne un individu de la deuxième cohorte présentant une grosse rougeur autour du site d'injection. Les effets évoqués par l'article ne concernent que les participants de la troisième cohorte : trois d'entre eux ont en effet développé des effets secondaires après la seconde dose, mais ils ont été temporaires et se sont résolus d'eux-mêmes. En revanche, aucun effet secondaire sérieux n'a été rapporté.
B. Le développement du vaccin
Compte tenu des résultats obtenus, le laboratoire envisage de réaliser d'autres tests avec des doses de 50µg et 100µg. Il n'est pas question d'injecter la dose de 250µg à grande échelle, comme le laissait sous-entendre l'article, mais plutôt de chercher le juste milieu entre 25µg et 100µg.
Précisons ensuite que parmi les anticorps développés par les cobayes, on distingue deux catégories : les anticorps liants, qui ne neutralisent pas le pathogène mais s'y lient et permettent aux autres cellules du corps de mieux le détecter, et les anticorps neutralisants qui, comme leur nom l'indiquent, neutralisent.
- Anticorps liants : tous les cobayes de la première cohorte, ainsi que dix des cobayes de la deuxième cohorte, ont développé ces anticorps à des taux équivalents ou supérieurs à ceux observés chez des personnes rétablies du Covid-19 (ceci au bout de 43 jours, soit deux semaines après la seconde injection). Toutefois, le communiqué de Moderna ne mentionne aucune d'information concernant la troisième cohorte.
- Anticorps neutralisants : les données concernant ces anticorps sont pour l'instant disponibles pour seulement huit cobayes, divisés équitablement entre les deux premières cohortes. Ces données montrent que ces huit cobayes ont des taux d'anticorps neutralisants équivalents ou supérieurs à ceux observés chez les personnes contaminées.
IV/ Conclusion
Je pense que l'on peut facilement conclure que Fort-Russ a manipulé les données en sa possession. Si l'on compte les quatre cas d'effets secondaires sur les 45 cobayes (et je suis gentille, je compte la rougeur autour du point d'injection), on arrive à 8,9% d'effets secondaires (un chiffre bien moins alarmiste que les 20% annoncés). Et encore, ce sont des effets temporaires, et les trois quarts d'entre eux concernent la dose de 250µg qui sera écartée du protocole lors des tests suivants.
Les chiffres concernant les anticorps ont eux aussi été complètement tronqués : les résultats sont en réalité bien plus encourageants que ce que suggère l'article. Lorsque celui-ci se demandait pourquoi seuls huit des cobayes avaient développé des anticorps, non seulement il éludait les anticorps liants, mais en plus la réponse à sa question était simple : les données concernant les anticorps neutralisants n'ont été récoltées que pour ces huit cobayes.
Finalement, à mon sens, les faits de l'article sont éhontément déformés pour coller à une certaine vision du monde, comme annoncé.
Sources :
Utilisées dans l'article :
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